Comment je suis devenu la soubrette de Madame Murray - 1ère partie, par escribe1@live.fr (traduction libre de "Mrs Murray's maid: Part 1" de Vivianne) ===================================== = 1ère partie = = Une erreur lourde de conséquences = ===================================== L'été indien était plus que bienvenu en cette fin de mois de septembre. Le beau temps tombait à pic pour rattraper tout mon jardinage en retard, et donc je rentrai du travail plus tôt que d'habitude ce vendredi après-midi pour m'occuper de ma pelouse et de mes haies. En fin de journée j'étais totalement épuisé, courbaturé, et trempé de sueur ! Debout au milieu de mon garage, je retirai ma chemise et, torse nu, je m'amusai à prendre la pose pour faire gonfler mes biceps, tout en me regardant dans le reflet de la porte vitrée. Je m'imaginais déjà en train de boire une bière bien fraîche, de prendre une bonne douche avant de passer la soirée au restaurant ou au cinéma avec des amis. J'avais plein d'autres idées de sortie en tête pour le week-end et la semaine à venir, car j'étais maintenant redevenu célibataire depuis mon récent divorce. J'étais toujours en train de jouer des muscles, lorsque j'eus l'étrange impression d'être observé. Jetant un coup d'oeil derrière moi, je fus surpris de découvrir Madame Murray, ma voisine, qui se tenait debout devant l'entrée du garage. Elle était là, immobile, m'observant avec un large sourire. Madame Murray était un petit bout de femme d'à peine 1 mètre 60, et qui ne devait peser guère plus de 50 kg. Ses cheveux bruns étaient coupés court, et son corps mince paraissait encore très athlétique pour une femme de 55 ans. Elle avait le teint pâle et ses yeux marron clair étaient soulignés par des cernes sombres, témoignage de la dure vie qu'elle avait menée : en effet, elle était veuve, et elle avait dû élever seule ses cinq filles ! Madame Murray s'était installée depuis peu dans la région ; malheureusement, dès le début nos relations avaient pris un très mauvais départ. Nous étions voisins directs, et entre nos deux propriétés courait une clôture qui partait de mon garage en délimitant nos jardins respectifs. Quand la famille Murray avait emménagé, cette clôture était tout de suite devenu un objet de litige entre nous : il se trouve qu'elle n'avait pas été plantée exactement sur la limite, mais à une cinquantaine de centimètres à l'intérieur de leur propriété. Cependant cette situation datait de l'époque de la création du lotissement, c'est-à-dire bien avant que Madame Murray ou même moi-même n'ayons acheté nos deux maisons. Quand Madame Murray s'était installée, elle avait immédiatement constaté cette anomalie et m'avait donc demandé de déplacer cette clôture pour la remettre à la limite de propriété. Nous eûmes de nombreuses discussions animées à ce sujet. Certes, elle ne m'en voulait pas personnellement, mais elle était déterminée à faire valoir son opinion et à me faire plier. Pour ma part, il n'était pas question que je me laisse intimider dans cette affaire, d'autant plus que ma fierté masculine me commandait de ne pas céder face à une femme dans ce genre de dispute. Le jour où je coupai définitivement court à toute discussion en concluant avec fermeté que je n'accepterai jamais de déplacer cette clôture, trois des filles de Madame Murray étaient présentes : Linda et Diane se tenaient debout à côté de leur mère, et Elaine était toute proche de moi, appuyée à la fameuse clôture, me fixant d'un regard féroce. Elaine était une jeune femme de 24 ans que je trouvais très attirante, mais le courant n'était jamais passé entre nous. L'atmosphère était toujours tendue lorsque nous étions en présence l'un de l'autre, sans que je ne puisse expliquer pourquoi il y avait tant d'agressivité entre elle et moi. Elle semblait vraiment me détester, et cela me contrariait car je pensais que sans elle j'aurais pu mieux m'entendre avec Madame Murray et ses autres filles. D'une certaine manière, j'avais le sentiment que malgré nos différends, Madame Murray respectait ma position et ma résistance face à ses exigences. L'affaire finit par passer en justice, et très rapidement le jugement fut rendu en ma faveur : l'expert de la commune avait considéré que dans notre cas c'était l'usage qui devait prévaloir, est donc nous devions conserver la clôture en l'état, à l'emplacement qui était maintenant le sien. Après l'annonce de ce verdict, je revins pour discuter avec la famille Murray qui était réunie dans son jardin. Mais avant que je ne puisse placer un mot, Elaine, qui était folle de rage, se mit à me maudire et m'insulter en hurlant. Je fus totalement pris au dépourvu par une telle démonstration d'agressivité, et j'étais d'autant plus gêné que le reste de la famille Murray assistait à cette scène. Je ne me souviens plus exactement de toutes les insultes qu'Elaine a pu me lancer à cet instant, mais je me rappelle très bien des derniers mots qu'elle me cracha telle une vipère : "je te jure que je te ferai regretter ce jour, et tu t'en mordras les doigts de nous avoir tous pourri la vie !" C'était le début de l'été et il faisait chaud ce jour-là, et pourtant je sentis un frisson glacial me parcourir l'échine face à un tel déversement de haine. Puis Elaine tourna les talons pour se diriger vers sa voiture, démarra et disparut ! Après cet épisode les choses se calmèrent progressivement, et j'aidais même de temps en temps Madame Murray quand elle avait besoin d'un service. J'avais l'impression que nous étions arrivés à faire table rase de cet incident, et que nous avions de nouveau des rapports amicaux, comme deux voisins normaux. En fait, j'admirais même Madame Murray qui pour moi avait beaucoup de courage. Elle consacrait sa vie à l'éducation de ses filles, et elle effectuait elle-même tellement de travaux dans sa maison et son jardin que je compatissais devant tant d'efforts de la part d'une si frêle femme. Je lui proposais ponctuellement mon aide à chaque fois que l'occasion se présentait, ayant remarqué qu'elle ne recevait pas vraiment de soutien de la part des trois filles qui vivaient encore chez elle... L'aînée de ses filles, Sherry, âgée de 30 ans, était mariée et vivait en Nouvelle-Angleterre. Sa cadette, Elaine, avait 24 ans et était également mariée. Elle était toujours juchée sur des talons vertigineux ; assez petite, comme sa mère, elle avait les cheveux noirs coupés courts et de magnifiques yeux bleux. Son teint était clair, et avec ses talons hauts elle avait toujours les fesses dressées derrière elle. Son sourire qui mettait en valeur sa dentition parfaite, et son joli minois parsemé de quelques tâches de rousseur représentaient des armes de séduction redoutables. Ensuite venait Linda. A 22 ans, c'était une femme absolument superbe ! Beaucoup plus grande que sa mère, elle mesurait presqu'un mètre 80, et pourtant ne devait pas peser beaucoup plus de 50 kilos. Ses cheveux étaient d'un blond très clair, et elle les portait frisés la plupart du temps, les laissant retomber librement sur ses épaules. Ses dents éclatantes et sa peau claire ajoutaient une touche à sa beauté. Son visage ressemblait à celui d'Elaine, ses yeux étaient d'un bleu très clair virant sur le gris, ce qui rendait son regard envoûtant. Elle avait une manière enfantine de rire, et le même sourire moqueur que sa mère. Elle possédait enfin de longues jambes fuselées se terminant par des pieds parfaits, comme j'avais pu le constater lorsqu'elle prenait le soleil dans son jardin. Puis il y avait Diane ! Diane avait 20 ans, était aussi grande que Linda, mais par contre ses yeux était verts et ses cheveux blonds et bouclés présentaient des reflets roux. Quelques tâches de rousseurs et des jambes interminables, comme Linda, venaient compléter le tableau. Même si Diane et Linda se ressemblaient énormément, Diane me faisait beaucoup plus d'effet que sa soeur, et il me semblait que réciproquement elle ressentait quelque chose pour moi également. A chaque fois que je me retrouvais près d'elle, j'avais des bouffées de chaleur et les jambes qui tremblaient. Si Madame Murray clamait régulièrement que Linda était la plus belle de ses filles, pour ma part je pensais que Diane la surpassait largement. Enfin, la plus jeune des filles, Cory, était âgée de 18 ans et avait une apparence plutôt quelconque : en fait je la voyais rarement dans les parages. Diane et Linda étaient d'excellentes étudiantes, et toutes deux suivaient une filière de comptabilité. En plus d'être brillantes et intelligentes, elles devaient être de sacrées bûcheuses en cours : je pouvais au moins leur reconnaître cette qualité, car par contre elles semblaient avoir un poil dans la main quand il s'agissait d'aider Madame Murray dans l'entretien de sa maison. En fait, je les trouvais même carrément hautaines ! Elles avaient toujours un petit air arrogant, et lorsqu'elles daignaient enfin s'adresser à vous, c'était toujours sur un ton plus ou moins condescendant. C'était extrêmement agaçant, surtout de la part de si jeunes femmes. Je n'étais d'ailleurs pas le seul à trouver leur attitude désagréable, d'après les conversations que je pouvais avoir avec les autres voisins. La plupart avaient ressenti de l'antipathie envers les Murray dès leur arrivée dans le lotissement, et autant pour les filles j'étais d'accord avec eux, autant pour leur mère je ne comprenais pas vraiment pourquoi. Apparemment le voisinage s'accordait à dire qu'elle était distante et indifférente aux autres, presque dédaigneuse. Pourtant, je trouvais pour ma part qu'au contraire elle semblait être très sensible et serviable. Par contre j'approuvais ce jugement en ce qui concernait Diane et Linda, les deux filles de Madame Murray. Ha, les filles de Madame Murray... Même si c'était toutes des petites pestes trop gâtées, j'aurais rêvé de sortir avec n'importe laquelle d'entre elles, et je n'étais certainement pas le seul homme des environs à fantasmer sur elles ! D'ailleurs, je me demandais comment Madame Murray elle-même avait dû être quand elle était plus jeune... Je repensais à tout cela pendant que Madame Murray me regardait depuis l'entrée du garage. Surpris par sa présence, je me sentais plutôt embarrassé et me mis à rougir devant son regard amusé. "Alors ! Est-ce que notre superbe athète est déjà épuisé par son rude labeur de la journée, ou bien sa musculature peut-elle encore me rendre un petit service ?" demanda-t-elle d'un ton moqueur, en souriant. C'était très rare de voir Madame Murray sourire, surtout après l'affaire de la clôture ! "Heuuuu.... Bonjour, Madame Murray !" bafouillai-je, honteux d'avoir été pris sur le fait en train de m'admirer bêtement dans la vitre. Madame Murray, comme je l'ai déjà précisé, était plutôt petite, mais son corps semblait encore très athlétique pour son âge, et j'avais déjà remarqué la grâce naturelle de ses gestes et de sa démarche. Elle ne paraissait jamais être fatiguée malgré ses journées bien remplies : elle devait avoir été très sportive dans sa jeunesse. D'ailleurs elle pratiquait encore régulièrement l'équitation, car je l'avais souvent vue passer vêtue de sa culotte beige et de ses hautes bottes d'écuyère. Je me demandais comment elle arrivait à trouver suffisamment de temps pour cette activité malgré toutes ses autres tâches domestiques. Le visage de Madame Murray reprit vite son air sérieux, celui qu'elle affichait le plus souvent en public. "Ou... Oui, je... Je venais juste de finir, et il fait tellement chaud, vous comprenez !" continuai-je en bafouillant à moitié. "Oh, hé bien, je croyais que vous aviez vu quelque chose à travers votre vitre, mon cher," puis elle éclata de rire. C'était la deuxième fois que je voyais un sourire sur son visage, la deuxième fois en une journée ! C'était probablement un record, pensai-je, je ne l'avais jamais vu sourire autant ! "Ecoutez Victor, je me demandais si vous pouviez me donner un coup de main demain, je dois nettoyer mes gouttières, et ce n'est pas le genre de travail que je peux faire facilement toute seul !" demanda-t-elle d'une voix douce. "Oooohh.... Euh... Madame Murray, je ne peux pas, je... je... Je suis désolé ! Mon patron m'a appelé pour une réunion exceptionnelle ce samedi dans notre nouveau bureau de New York, et je dois absolument y assister !" mentis- je. En réalité j'avais l'intention d'aller en ville avec des amis pour y passer la soirée. De plus je souhaitais durant l'après-midi satisfaire ma curiosité : en effet quelques jours auparavant, j'avais eu un peu de temps libre entre deux visites de clients, et j'étais rentré un peu par hasard dans une boutique de livres pour adultes. J'avais commencé à feuilleter des revues vraiment bizarres qui se trouvaient sur les présentoirs. Je ne suis pas trop familier de ce genre de choses, et je fus plutôt surpris et intrigué par ce que je découvris. Pour une raison que je ne peux toujours pas m'expliquer, je décidai impulsivement d'acheter deux de ces magazines. Sur la couverture du premier on pouvait voir une femme en tenue de cuir en train de terroriser un pauvre homme nu et tremblant de peur devant elle, et le deuxième montrait deux hommes s'aidant mutuellement à revêtir des tenues féminines. Une fois retourné chez moi je posai ces deux magazines dans mon garage, et n'y pensai plus pendant toute la semaine. Maintenant que le week-end approchait, j'aurais bien apprécié de pouvoir tranquillement regarder de plus près ces deux achats un peu particuliers. Après tout, j'avais bien le droit de profiter un peu de mon temps libre. D'ordinaire je n'aurais pas refusé mon aide à Madame Murray, mais à cet instant je n'avais pas l'intention de perdre un peu de mon précieux temps à donner un coup de main à une vieille dame, pendant que ses filles resteraient assises sur leurs fesses sans lever le moindre petit doigt pour nous aider. Elle eut l'air déçu, puis répondit : "Hé bien, si c'est votre patron qui vous le demande, je n'ai rien à dire, Victor !" Elle eut un petit rictus moqueur, et j'eus l'impression qu'elle savait pertinemment que je venais de mentir. "Madame Murray, mon boulot est très important et j'ai la responsabilité d'une grosse équipe, je dois vraiment y aller demain mais je pourrai vous aider dimanche, si vous voulez," ajoutai-je, tout en me maudissant d'être aussi stupide de gâcher ainsi un jour de repos. Regrettant déjà mes paroles, j'espérais qu'elle décline ma proposition, mais tous mes espoirs s'envolèrent lorsqu'elle conclut : "d'accord Victor, dimanche ce sera parfait ! Mais en attendant est-ce que je peux vous emprunter votre échelle pour demain ?" "Oui, oui bien sûr, Madame Murray !" répondis-je, heureux de lui montrer ma bonne volonté, "venez la chercher quand vous voulez dans mon garage, je le laisserai ouvert demain." Elle se retourna pour rentrer chez elle, mais avant de partir elle me posa une dernière question : "dites-donc, vous sortez ce soir ?" "Heu, oui, je vais dîner avec des amis, et ensuite on ira au cinéma," répondis-je, me demandant où elle voulait en venir. Ce qu'elle me dit alors me fit sursauter : "alors pensez à remettre votre chemise avant, évitez d'y aller torse nu, même si ça peut toujours faire son petit effet !" C'était sensé être de l'humour, mais je n'appréciai pas vraiment : c'était comme si ma mère se moquait de moi ! Je rougis, car je n'avais pas l'habitude qu'une femme de l'âge de Madame Murray me fasse ce genre de remarque. Si elle voulait que je continue à lui rendre service de temps en temps, il valait mieux qu'elle me montre un peu plus de respect ! Puis je rentrai chez moi à mon tour, un peu vexé par sa dernière remarque. Le lendemain, je passai tout mon samedi en ville pour faire des courses, en oubliant totalement les deux magazines que je m'étais promis de regarder plus attentivement, puis la soirée fut si arrosée que je me réveillai le dimanche matin avec une gueule de bois monumentale ! J'étais tellement détruit que j'aurais pu dormir pendant encore plusieurs heures si le bruit strident du téléphone n'était pas venu me tirer de ma torpeur. "A... All... Allo...," bredouillai-je d'une voix pâteuse dans l'appareil. Je n'eus pour toute réponse qu'un clic indiquant que mon interlocuteur venait de me raccrocher au nez ! Reposant le combiné, j'essayai de me lever pour me diriger vers la salle de bains. Je sortis péniblement de mon lit, et commençai à marcher comme dans un brouillard, tout en maudissant l'imbécile qui venait de me réveiller avec son coup de téléphone ! Une fois arrivé devant le lavabo je me mis à me passer de l'eau glacée sur tout le visage pour me réveiller. Tout à coup je sentis la nausée m'envahir, et j'allai vider en catastrophe le contenu de mon estomac dans la cuvette des toilettes, pendant une bonne dizaine de minutes. J'étais tellement mal que j'aurais bien rampé jusqu'à mon lit pour ne plus en sortir jusqu'à la fin de la journée ! Je n'arrivais même pas à me souvenir quand et comment j'étais rentré la veille, et cette soirée n'était plus pour moi qu'une masse informe dans mon esprit. J'étais encore en train de me demander qui avait bien pu me téléphoner, quand je réalisai soudain ! Cet appel devait venir de ma voisine. Merde, je n'étais vraiment pas capable d'aller chez elle aujourd'hui. J'étais une vraie épave ! Ne pouvait-elle pas se débrouiller toute seule, pour une fois ? Je lui avais rendu service plein de fois récemment, et à chaque fois ses filles étaient restées à se prélasser, sans même chercher à nous aider d'une façon ou d'une autre. Le pire, c'était avec Elaine, qui avait toujours l'air de se croire supérieure ! Son attitude montrait qu'elle s'estimait au-dessus de tout le monde, moi y compris. Je lui aurais bien mis quelques coups de pied aux fesses, elle ne l'aurait pas volé. Son mari, une espèce de mauviette, avait toujours l'air d'avoir peur d'elle. Tout à coup je repensai à Madame Murray, et je commençai à avoir mauvaise conscience : après tout je lui avais promis mon aide, et elle comptait certainement dessus. Je ferais mieux de la rappeler, pensai-je. Me dirigeant en titubant vers la table de nuit, j'allais saisir le téléphone lorsque celui-ci se mit à sonner à nouveau. Je pris l'appareil et décrochai, mais avant que je ne puisse placer un mot j'entendis une voix féminine crier : "VICTOR ! VENEZ ICI TOUT DE SUITE ! VOUS M'ENTENDEZ ? IMMEDIATEMENT !" Puis elle raccrocha. Je sentis mon coeur faire un bond, et j'eus l'impression d'avoir reçu un coup de poing au ventre. Jamais je n'avais entendu quelqu'un me hurler dessus ainsi au téléphone, et j'avais du mal à croire que c'était la voix de Madame Murray. Mais c'était bien elle ! Absourdi et, étrangement, me sentant un peu penaud et intimidé, j'enfilai en vitesse quelques vêtements : un short, une paire de chaussures et un vieux T-shirt. Pourquoi donc suis-je inquiet, me demandai-je en traversant la pelouse menant à sa maison. De quel droit se permettait-elle de me crier ainsi dessus ? Pour qui se prenait-elle ? J'avais bien l'intention de lui faire comprendre qu'elle ne devait plus me parler de cette manière ! Je n'étais pas une de ses filles, et elle avait intérêt à ce que cela ne se renouvelle pas ! Après voir grimpé les escaliers et tapé à la porte, Madame Murray vint m'ouvrir, et sans me dire un mot, me fit signe de la suivre dans la petite cuisine près de l'entrée. En entrant dans la pièce, je fus totalement pris au dépourvu en découvrant que Madame Murray n'était pas seule ! Assises et accoudées à la table près de la fenêtre de la cuisine se tenaient ses deux filles Linda et Cory. Et alors JE LES VIS ! Posés sur la petite table ronde, se trouvaient les deux magazines que j'avais achetés quelques jours auparavant et que j'avais cachés dans mon garage ! Et ils étaient tous les deux ouverts, comme si Madame Murray ou l'une de ses filles les avait feuilletés. Cory et Linda restèrent assises, me fixant avec un sourire mauvais aux lèvres, mais Madame Murray, elle, ne souriait absolument pas. Elle semblait hors d'elle. Puis je vis alors AUTRE CHOSE SUR LA TABLE ! Et je déglutis avec embarras... Plusieurs semaines auparavant, j'étais en train de flâner en ville et j'étais tombé sur un grand magasin de lingerie féminine, rempli de clientes toutes plus excitées les unes que les autres. Il y avait apparemment une promotion spéciale en cours. Comme je n'avais rien de particulier à faire, je rentrai dans la boutique pour découvrir que toutes ces jeunes femmes étaient là pour la vente d'une série limitée de bas. Je ne connaissais pas grand chose dans ce domaine, mais j'étais intrigué par la raison d'un tel remue-ménage, aussi demandai-je à un couple de dames distinguées et plus âgées ce que pouvaient bien avoir de spécial ces fameux bas. La plus grande des deux, une ravissante brune me répondit en souriant : "ce sont des bas très rares et très recherchés, et une fois que l'on a essayé cette marque, on a du mal s'en passer !" Son amie, un femme plus petite aux cheveux très noirs, ajouta même d'un ton moqueur : "ils sont extrêmement fins, et ça serait une tâche au-dessus des capacités d'un homme de les enfiler correctement sur les jambes de sa petite amie." Je fus un peu décontenancé par sa remarque et me demandai si j'avais bien compris ce qu'elle venait de me dire, d'autant plus qu'elle ne s'était pas privée de parler très fort de façon à ce que tout le monde à côté puisse en profiter ! J'entendis d'ailleurs deux clientes plus jeunes pouffer de rire et je crus comprendre que l'une d'elles rajoutait : "ou bien de les enfiler sur lui-même !" Quelle remarque stupide, me dis-je, mais en même temps je sentis mes joues s'empourprer sous l'effet de la gêne. Cependant il n'était pas question que je montre le moindre embarras, aussi pris-je un air dégagé et continuai-je à déambuler comme si de rien n'était dans le magasin. C'était pour moi la première fois que je me promenais dans une telle grande surface exclusivement réservée à la clientèle féminine, et je fus réellement impressionné par la quantité de produits différents que l'on pouvait y trouver. Je fus également surpris de constater que ma présence ici n'avait pas l'air d'étonner plus que cela les autres clientes, qui ne faisaient pas particulièrement attention à moi. Tout à coup ma curiosité fut la plus forte, et je ne pus m'empêcher de prendre une boîte sur l'étalage, contenant trois paires de bas gris en nylon de la marque Nancy Lee. En arrivant devant la caissière, celle-ci me fit un large sourire et me demanda : "vous savez que que ces bas sont extra-larges ?" Puis rajouta : "de plus ils sont RHT," ce qui pour moi était un terme totalement nouveau et mystérieux ! Elle m'expliqua alors que cela signifiait "Reinforced Heels and Toes", c'est-à-dire que des renforts venaient protéger les talons et les orteils, permettant ainsi d'éviter les accrocs. Mais quand elle m'annonça le prix, je crus m'étrangler : 68.55 $ pour la boîte de trois paires ! En me retournant je vis alors qu'il y avait déjà plusieurs clientes qui faisaient la queue derrière moi, et qui commençaient à faire des commentaires en ricanant : j'étais devenu l'attraction du moment ! "Allez-y, ne soyez pas timide," dit en riant une jolie brune, "je parie que c'est pour votre femme ou votre petite amie !" "Ouais, c'est ce qu'on dit toujours dans ce cas-là !" railla une autre femme, ce qui eut pour effet de déclencher l'hilarité générale. Qu'est-ce qu'elle essayait s'insinuer ? Que j'étais un travesti, que j'allais mettre ces bas moi-même ? En tout cas je ne demandai pas mon reste et payai en vitesse mon paquet, puis rentrai chez moi avec ces bas de nylon ! Quelle idée d'avoir payé si cher pour quelque chose d'inutile. Comme je ne voulais pas que quelqu'un découvre ces bas chez moi par hasard, je les avais mis dans un coin de mon garage... Et voilà que maintenant ces mêmes bas étaient posés sur la petite table de la cuisine de Madame Murray... Je savais que j'étais plutôt apprécié de mes voisins et de mes amis, je n'avais pas de problème particulier avec les gens, et je suis plutôt sûr de moi, même quelquefois un peu trop. Peut-être un peu macho sur les bords, je savais quelle attitude adopter avec les femmes. Mais maintenant que j'étais chez Madame Murray, et de plus avec une gueule de bois terrible, je devais admettre que j'étais un peu nerveux et je sentis mes jambes flageoler sous moi. Mais bon dieu, pourquoi donc ? Parce que cette vieille dame qui ne m'arrivait même pas à l'épaule était en train de me passer un savon ? Lâchez-moi cinq minutes, me dis-je ! A suivre...