Une apres-derniere chance Par esclamoureux Renaud miraculeusement accepte comme esclave Renaud sortait la tete basse de l'hotel ou il avait commis un mortifiant fiasco, totalement impuissant face a une Claude sensuelle et fougueuse. Il savait qu'il allait etre repudie par cette femme. Il etait desespere. Elle lui dit, comme une chose naturelle, qu'ils allaient se revoir dans le memes conditions la semaine prochaine. Il fut stupefait ! Il n'aurait jamais ose esperer cela. Elle lui offrait une "apres-derniere" chance. Il n'aurait meme pas ose la supplier dans ce sens, et encore une fois c'est elle qui prenait l'initiative. Pourquoi agissait-elle ainsi ? D'abord elle n'etait pas du genre a frapper un homme a terre et Renaud etait plus bas que terre ! Cela expliquait sa gentillesse mais pas cette obstination a lui laisser une chance. La raison de cette nouvelle offre etait ailleurs. Depuis la declaration de Renaud au Caire, il s'etait produit trois mouvements simultanes. Primo, Renaud allait d'echec en echec, d'humiliation en humiliation. Secundo, en bon masochiste, plus il etait humilie, plus il etait amoureux de celle qui etait la source de ces humiliations. Tertio, plus il etait amoureux, plus Claude le trouvait interessant, plus elle y voyait un echo d'un vieux fantasme romantique d'amour total. Elle avait maintenant envie que "ca marche". Elle le desirait presque autant que Renaud. Et quand Claude desire quelque chose ... ! Cela explique qu'au sortir de cet episode ou Renaud s'etait couvert de ridicule au dela de l'imaginable, elle ne voyait pas le cote pitoyable de cet homme, mais qu'il l'aimait totalement. Elle alla jusqu'a s'humilier devant lui en disant qu'elle etait responsable du fiasco car elle n'etait pas assez desirable. Renaud lui repondait qu'il etait seul responsable, qu'elle etait la plus desirable des femmes mais qu'il avait peur d'elle et que cela avait cree ce desastre. De toutes facons, Renaud se disait qu'il n'avait plus le droit a un fiasco supplementaire. Il chercha le salut aupres de la pharmacopee. Il se trouva face a face avec une tres belle et jeune pharmacienne. Il etait tellement resolu a ne reculer devant rien qu'il lui expliqua son probleme, toute honte bue. Il la regardait dans les yeux, a l'affut d'un sourire moqueur, mais en parfaite professionnelle elle ne manifesta rien et lui conseilla un produit a base de gingembre dont les proprietes aphrodisiaques etaient... Le viagra n'existait pas a cette epoque. Il respecta la presciption medicale scrupuleusement. Ils se retrouverent donc une semaine plus tard. Claude, de son cote, avait compris qu'elle devait dominer cet homme physiquement et sexuellement si elle voulait en tirer la "substantifique moelle". Elle prit donc immediatement l'initiative dans le jeu erotique, elle le coucha sur son dos et le chevaucha a califourchon, lui immobilisa les bras. ainsi subjugue elle engloutit son penis qui etait de bonne taille et ils eurent un orgasme eclatant. Quel fut dans ce succes le role du gingembre, du placebo, de la domination physique et sexuelle de la femme ? Qui le saura ? Mais ce furent vraiment leurs noces. Un nouveau et fondamental bouleversement de leur relation. Ils etaient tous deux vainqueurs. Renaud avait obtenu ce dont il revait, Claude aussi ce dont elle revait depuis moins longtemps. Il avait vaincu par sa soumission, elle par sa domination. les poncifs sur le role des hommes et des femmes etaient renverses, mais quelle importance ? Sortant de l'hotel, place de la Bastille, tous deux de bonne humeur, ils humaient l'agitation gaie de la place. La nuit etait tombee et la lumiere artificielle inondait les lieux. Soudain elle lui dicta, d'un air joyeux, les tables de la nouvelle Loi: Tu mettras des calecons et non des slips, tu mettras de vestes et non des pulls inelegants, tu mettras de beaux manteaux et non des blousons delabres, tu supprimeras ce "sac a main pour homme" ridicule, tu te laisseras pousser les cheveux,.. et tu te feras circoncire". Il sursauta a cette derniere injonction. Elle eclata de rire: la derniere etait une plaisanterie, pas les autres. Cette plaisanterie avait un sens: elle exigeait plus que l'amour, elle exigeait de la devotion. Tres vite il l'appelerait "sa Deesse", ne lui reconnaissant d'autre autorite que celle d'Aphrodyte. Les autres commandements avaient un sens fort. Ils exprimaient tous qu'elle prenait le pouvoir sur son corps, sur ses vetements, son apparence. Les humains choisissent eux-memes leurs vetements, leur coiffure etc. Les exceptions sont l'armee et les ordres religieux. On retrouve ici l'exigeance d'un devotion. Il avait offert sa personne, elle le prenait au mot. Elle avait ete tres tolerante lors de son fiasco. maintenant que la fierte de Renaud s'etait redressee comme son penis, elle prenait le pouvoir. Bien sur, Renaud acceptait tout. Il etait trop heureux d'etre enfin accepte pleinement comme esclave. Elle allait le transformer pour qu'il lui plaise. Elle le sculptait a son gout et il l'appela bientot sa "Pygma-lionne", sculptrice de son etre et feline redoutable et dominatrice. Tres vite il devait voir le resultat: les femmes dans la rue le regardaient avec beacoup plus d'interet qu'avant. Claude ne redoutait pas cela. Elle savait que maintenant elle possedait Renaud et ne souhaitait qu'une chose, qu'il lui plaise. Ils firent ainsi l'amour toutes les semaines. Tres vite elle prononca un autre commandement, encore plus important que les autres, Renaud le denomma le "Premier Commandement". Elle lui dit qu'elle etait consciente de la force de sa passion. Qu'elle savait que c'etait le pilier de leur relation. Elle avouait que son amour a elle etait encore trop hesitant et incertain. Elle vantait ainsi sa force, a lui le vaincu, le soumis. Et a ce moment elle parlait en tant que Maitresse: elle exigeait qu'il maintienne son amour, sa passion, a ce niveau exceptionellement eleve. C'etait la mission qu'elle lui assignait. Il l'accepta avec enthousiasme, pensant que ce lui serait facile. Si Claude edictait les "tables de la loi", Renaud participait a la mise en place de leur nouvelle relation. Il en constata le caractere tres fusionnel. Le fait qu'elle le "pygma-lionnisait" etait significatif. Il n'y avait qu'une seule volonte, celle de Claude et un seul corps au moment de l'union charnelle. Il dit qu'il fallait nommer cet entite semblable a l'hermaphrodyte primitif decrit par Alcibiade dans "le banquet" de Platon. Claude trouva le nom: "Cloren" pour unifier Claude et Renaud. Renaud construisait une legende du Cloren. Un nano-Etat dont la reine etait Claude, avec lui pour unique sujet. Un esquif sur la mer agitee dont le capitaine etait Claude. Il repeta plus tard qu'il etait a la fois le sujet et l'objet de Claude. Le sujet, assujetti a elle, et l'objet qu'elle manipulait et transformait a sa guise. Renaud proposa autre chose: tenir un journal a quatre mains (ou plutot deux mains droites) de l'histoire du Cloren. Claude accepta cela. Plus tard elle devait laisser la plume a Renaud ce qui donna a ce dernier un certain pouvoir: celui de chroniqueur. A l'approche de Noel le Cloren existait. Le pouvoir de decision, le commandement, appartenaient totalement a Claude. Elle exigeait une devotion quasi-religieuse. La force amoureuse, l'ecriture du recit et la construction de la legende et du rituel de l'adoration etait plutot entre les mains de Renaud. Cela resisterait-il a une longue separation ?