La rééducation de Daniel - Chapitre 1 par escribe1@live.fr Une femme emmène son mari dans une clinique très spéciale... --------------------------------------------------- Ce texte est une traduction plus ou moins fidèle de "Breaking of Dan Newman", de Shelton Gregory paru dans "Miscellaneous Three". --------------------------------------------------- "Suzanne chérie, est-ce que tu as vu cette lettre que j'avais préparée pour la banque ? Je passe près de la poste, et j'en profiterai pour l'envoyer avec accusé de réception." Suzanne, la superbe femme de Daniel, leva les yeux du livre qu'elle était en train de lire. "Mais Daniel, tu ne te souviens pas que tu l'as déjà envoyée avant-hier ?" Daniel répondit d'un ton incrédule : "tu es sûre ?" "Parfaitement ! Tu ne te rappelles pas que nous étions allés acheter un meuble, et que sur le chemin du retour nous nous sommes arrêtés devant le bureau de poste ?" Daniel s'assit et se passa les mains sur le visage. "Qu'est-ce qui m'arrive, chérie ? J'ai l'impression que ma mémoire devient un vrai gruyère ! Et puis il y a tous ces vertiges. En fait, pas vraiment des vertiges... Je vais bien, puis tout à coup je me retrouve à me demander où je suis... Cela ne dure jamais plus d'une seconde ou deux, puis tout redevient normal." Suzanne prit un air inquiet. Elle posa son livre et s'approcha de Daniel. Elle l'embrassa tendrement et lui massa le cou. "Pourquoi n'irais-tu pas voir un médecin ? Ta mémoire est en train de se dégrader, c'est certain." A cinquante ans, Daniel se considérait comme l'un des hommes les plus chanceux dans ce monde. Il avait courtisé et fini par gagner le coeur de la belle Suzanne Andres, une des récentes finalistes de l'élection de Miss France, et plus jeune que lui de vingt-sept ans. Sa carrière prospérait bien au-delà de ses plus folles attentes, et il possédait une fortune estimée à plus de trois millions d'euros. Il était en excellente santé, et prenait soin de son grand corps athlétique, mesurant un mètre quatre- vingts, pour une centaine de kilos. Il ne paraissait presque pas avoir changé depuis l'époque où il était meneur de jeu dans son équipe universitaire de rugby. Mais maintenant tout semblait s'écrouler avec ces trous de mémoire et ces étranges absences. Daniel prit rendez-vous dans une clinique réputée dans ce domaine. Ils lui firent passer à peu près tous les tests connus, y compris une angiographie, un scanner et un IRM. Ils ne trouvèrent rien. Tout ce que le médecin déconcerté put lui suggérer était qu'il travaillait probablement trop, et il lui conseilla de prendre des vacances. En réalité, la raison pour laquelle le médecin ne trouva rien fut que Suzanne avait, plusieurs jours avant le séjour de Daniel à la clinique, arrêté de rajouter au café matinal de son mari ces quelques gouttes de liquide ambré. Elle recommença une fois les examens complets terminés, mais cette fois en doublant les doses ! Quand Daniel recommença à avoir ses problèmes, mais de façon encore plus marquée, elle lui suggéra de prendre ces vacances que lui avait conseillées le médecin. Elle lui raconta que quand elle était à la faculté, une colocatrice avait eu le même genre de souci que Daniel. Suzanne lui expliqua que cette fille était allée dans un petit centre de soins près du Lac Léman pendant quelques jours, et elle en était rentrée totalement guérie. Daniel s'exclama qu'il n'avait pas besoin d'aller voir un quelconque charlatan qui était probablement encore plus fou que ses patients. Suzanne sourit. Puis les problèmes de Daniel s'accentuèrent. Désespéré, il finit par demander à Suzanne de retrouver l'adresse de ce centre de soins dont elle lui avait parlé. Une semaine après, Suzanne y conduisait Daniel sur une route traversant une forêt de pins. "Pas si mal," dit Daniel alors que la voiture arrivait devant un grand bâtiment rustique ressemblant plus à une cabane de chasseur géante qu'un hôpital. "On est vraiment loin de la civilisation, ici," continua-t-il. A voix basse, Suzanne ajouta : "oui, mon chéri, et dans ton cas on peut même dire que c'est le bout du monde !" Le docteur Martha Pontet, directrice de l'institut, reçut le couple pour un entretien d'accueil. Après que Daniel eut fini de décrire ses soucis, la doctoresse, une superbe femme dans la plénitude de la quarantaine, lui dit d'un ton rassurant : "il n'y a pas d'inquiétude à avoir, Monsieur Leneveu. Vous avez bien fait de venir ici : c'est une chance que votre femme ait entendu parler de notre clinique, nous sommes spécialisés dans ce genre de problèmes. On va s'en occuper dès maintenant." La doctoresse appuya sur un bouton, et une infirmière, très mignonne, arriva rapidement dans le bureau. Son petit derrière bien en chair se tortillait dans une étroite jupe de nylon blanc, et elle était chaussée de cuissardes, blanches également, lacées jusqu'en haut de ses cuisses parfaites. "Ouah !" pensa Daniel, "voilà un style d'hôpital qui me plait !" "Suivez-moi, Monsieur Leneveu, nous devons commencer par quelques tests vraiment faciles. Cela ne prendra pas beaucoup de temps, et ensuite je vous montrerai votre chambre." Quand ils furent partis, Suzanne alluma une longue cigarette blanche et aspira une profonde bouffée de fumée. Daniel n'appréciait pas qu'elle fume en sa présence. "Bien", dit-elle à la doctoresse qui lui souriait, "cela a marché exactement comme tu l'avais dit. Je suis vraiment heureuse de t'avoir rencontrée à ces réunions du Cercle de Janus." Martha se leva et se dirigea vers la chaise de Suzanne. Elle se pencha sur elle et embrassa la superbe femme avec passion. "C'est là que je recrute certaines de mes clientes," dit-elle. "Nous avons d'autres lieux de réunion dans plusieurs villes." "Tu es sûre que ça va marcher ?" demanda Suzanne. Le Docteur Pontet ouvrit une boîte au couvercle de cuir posée sur son bureau, et en sortit un fin cigare cubain. Elle l'alluma et souffla un long nuage de fumée. "Comme je te l'ai déjà dit, chérie, mon taux de succès est proche de quatre-vingt- quinze pour cent. C'est parce que je sélectionne mes clients avec beaucoup de soins. Un homme plus âgé marié à une jeune et belle femme a toujours de bonnes probabilités. Quand il est totalement dévoué et possède un gros appétit sexuel, ça aide forcément. Et, encore mieux, s'il est très macho et place en haute estime sa réputation d'homme à femmes, cela devient presque un jeu d'enfants. Cependant, il m'arrive tout de même d'avoir quelques échecs. Ceux que l'on est obligé de briser sans espoir de recoller ensuite les morceaux. Ceux qui ont un ego blindé. "Et que leur arrive-t-il ?" demanda Suzanne avec appréhension. "On n'a pas tellement le choix, on utilise des mélanges de drogues puissantes ainsi que de terribles pressions psychologiques jusqu'à ce qu'ils deviennent irrémédiablement psychotiques. Ils sont d'ailleurs encore là, mais leurs femmes ne viennent même plus les voir. Cela n'a de toute manière plus tellement d'importance pour eux. Ils sont en état de catatonie, et ils ne répondent plus à aucun stimuli extérieurs. Personne ne peut réellement savoir ce qui se passe dans leur tête, s'il se passe quelque chose ! D'après mon expérience professionnelle, je dirais qu'ils ne souffrent pas." "Je n'aimerais vraiment pas que cela se passe comme ça pour Daniel," remarqua Suzanne. "C'est vrai que ce serait un bon moyen de lui prendre tout ce qu'il possède, mais j'ai beaucoup d'affection pour lui. Il me respecte et me bichonne, et en plus il assure au lit ! Mais depuis que j'ai passé mon MBA, j'ai vraiment envie de commencer une grande carrière, et en tant que femme, si je ne brûle pas les étapes cela me prendrait une éternité pour réussir dans ce monde d'hommes. De plus, Daniel est désespérément vieux jeu : il fait partie de ceux qui croient encore que la place de la femme est au foyer. Il n'arrête pas d'essayer de me convaincre de faire un bébé, alors que la dernière chose que je voudrais, c'est bien des enfants ! Et puis, comme tu sais, il y a ce fantasme de sadisme sexuel... L'idée d'avoir assez de pouvoir pour faire ramper un homme vers moi et lui faire lécher mes pieds est si excitante pour moi, que je mouille rien que d'y penser. Et le plus important est peut-être que Daniel en ferait une maladie s'il venait à s'apercevoir que j'ai du plaisir à faire l'amour avec d'autres femmes. J'en ai besoin, et je n'ai pas envie de passer le reste de ma vie à me cacher pour faire ça. Tôt ou tard il aurait fini par le découvrir. D'ailleurs, j'ai vraiment pris ma décision quand j'ai rencontré Barbara : je n'avais jamais connu quelqu'un auparavant avec qui je partageais autant la façon de penser. Je veux qu'elle déménage pour venir chez moi, comme ça elle pourra m'aider pour dresser Daniel." Martha posa ses mains sur les épaules de Suzanne. "Je ne pense pas que nous aurons le moindre problème, Suzanne. Va voir cet avocat dont je t'ai déjà parlé : il m'est soumis depuis des années. Il te donnera les papiers, et ramène-les moi demain après-midi." "Je ne comprends pas bien. Daniel ne signera pas ces papiers demain. C'est beaucoup trop tôt !" "Oui, bien sûr que c'est très tôt. Mais le choc de découvrir que tu es au courant de son traitement, et que tu l'encourages même l'aidera à franchir un palier. Rappelle-toi, chérie, tu vas devoir te montrer très cruelle. C'est essentiel." Suzanne sourit vicieusement : "ce ne sera pas pour me déplaire !" A suivre...