De nouvelles joutes Par esclamoureux Une tempete trouble leur bonheur, une nouvelle joute, souffrance et passion. Retour de Noel. Le cahier a deux mains existe maintenant. Vendredi ils s'aimerent au dela du pensable. Contact penetrant des levres, des peaux. Claude admirait la peau fine et douce du dos de Renaud. Ce dernier casse nerveusement un bouton de la jupe de Claude. Claude attire Renaud au dessus d'elle et il place sa main sur la nuque de Claude. "elle se recroqueville, docile, soumise". Apres une tentative peu convaincante de fellation, Renaud tente le cuniligus et l'effet en est intense, debutant pas un enorme eclat de rire de Claude. Celle-ci enfonce sa langue dans l'oreille de Renaud ce qui le tetanise et il ejacule pour la tantieme fois. Le champagne fete ce bonheur fou et sans borne. Maria devait arriver et ils en parlerent. En passant Claude raconta que lors du choix du professeur qui fut a l'origine de leur premiere joute, elle avait bien compris avec un de ses comperes le desir de Renaud de garder Maria, et ils avaient, en connaissance de cause, decide de ne pas aider Renaud. Renaud se sent humilie. En fait cela ne lui apprend rien. Mais il se sent traitre a Maria et aux autres membres de son "clan" en etant devenu l'esclave de Claude. Il rumina cette humiliation tout le week-end "ils se sont bien foutus de moi". Le lundi Renaud exigea des explications de Claude a ce sujet. Le regard de Claude se durcit, ainsi il n'avait garde que cela de leur vendredi ? Il n'y avait pas de complot, Renaud etait paranoiaque. Il s'agissait d'un probleme mineur et d'ailleurs c'etait Renaud qui avait ete incapable d'etre clair (theme qui avait permis a Claude de gagner la grande joute originelle). "Et puis regarde moi dans les yeux" exige-t-elle. La bataille etait terminee sur une victoire fulgurante et totale de Claude. Renaud se sent ridicule, et demande pardon, mais Claude reste triste. Renaud se morfond. Il n'a plus honte d'avoir trahi Maria mais d'avoir fait souffrir Claude:" Je suis trop con". Il s'en veut d'avoir detruit la magie du vendredi. Il etait venu exiger des excuses de Claude et maintenant il lui demandait pardon. Qu'importent Maria et son clan. Une seule personne compte pour lui, sa Maitresse qui est en colere et surtout blessee. Il craint que celle-ci ne le punisse, mais elle est tres tolerante, n'engage aucune represaille contre lui et lui pardonne. Ils s'embrassent voracement. Mais Claude n'est pas heureuse, blessee par ce desamour qu'elle a repere. Victorieuse, elle est malheureuse. "Tu m'as donne un coup de pied et jetee a terre" dit-elle. Il est etonne d'entendre cela, lui qui se sent a terre sous le pied vainqueur de sa Maitresse. Vaincu, humilie, il est amoureux et peut-etre plus heureux qu'elle, malgre la honte qui l'envahit. Est-ce donc si complique, le grand amour ? "On a renoue le fil ?" demande Claude. Ce qui signifie, "ai-je reussi a retablir le grand amour ?". Renaud voit dans ce combat une nouvelle joute et une nouvelle defaite qui renforce sa soumission. Mais Claude n'a pas combattu pour la domination. Elle n'a pas eu de plaisir a vaincre et humilier Renaud. Elle a combattu, elle l'ecrit, parcequ'elle est "exigeante et romantique". Renaud a viole son "Premier Commandement", celui de l'amour total et passione. Elle veut retablir cet etat et elle fait cela a sa maniere, celle d'une combattante, d'un amazone, elle fustige Renaud. Lors de la breve joute verbale il avait tente de defendre sa cause en remarquant qu'elle se plaignait souvent, et avait demande pourquoi il n'aurait pas eu le droit de se plaindre elle avait repondu, cinglante "mes plaintes visent le deficit d'amour, la tienne niait l'amour". Elle est violente verbalement (pas une ombre de violence physique) car elle est blessee, elle est en colere. Quand elle ordonne "regarde-moi dans les yeux" elle se comporte en Maitresse absolue, elle l'a desarme et il s'est soumis. Elle ne le punit pas, elle accepte de l'embrasser, de l'embraser, et puis le souvenir de son forfait revient, elle engage une nouvelle passe d'arme qui n'est plus un combat, car Renaud est vaincu, mais une remontrance, une correction, une admonestation et Renaud ne peut que repeter sa honte et implorer encore et encore son pardon. Cette humiliation repetee, entre-coupee de baiser brulants, stimule sa passion, son coeur s'embrase comme une buche seche dans l'atre. Il vit cela aussi comme une nouvelle joute qu'il a encore perdu et il adore sa vainqueur, il n'y a plus qu'elle au monde, au diable Maria et son clan, il ne souhaite que servir cette redoutable et triomphante Maitresse. Ainsi Claude a obtenu ce qu'elle voulait, elle a retabli le grand Amour. Ce faisant elle a retabli son pouvoir absolu, puisqu'il a fallu qu'elle le batte, le violente verbalement, le reduise a l'etat d'un pauvre etre honteux et implorant son pardon. Elle a retabli les deux pilliers du Cloren: le grand-Amour et la relation Maitresse-esclave. Cette tempete se termine bien ? Elle a consolide leur relation, mais il faut encore qu'elle soigne la profonde blessure qu'elle porte en elle. Elle s'interroge, elle s'est promis d'etre moins exigeante, moins romantique, "de laisser se derouler loin de mon desir". C'est la seule facon de se retrouver apres 6 heures. "La mecanique implacable que je connais bien se met en place, qui remplace l'humeur amoureuse et disponible en oubli de soi, met en branle les mecanismes d'evitement et de refoulement necessaires a la concentration". Claude appelle ce mecanisme la "sublimation". Elle a meme elabore une theorie sur la difference entre les hommes et les femmes dans ce domaine. Les hommes seraient plus aptes a ce type de coupure, de "schize" du cerveau en deux parties, la rationnelle et l'affective. Ils passeraient facilement de l'une a l'autre. Les femmes auraient beaucoup plus de mal a cet exercice. Elle trouve le recit de leur combat fidele, mais reproche a Renaud de ne pas avoir parle suffisamment de l'amour, de l'union total de leurs corps, de tout ce bonheur qu'elle avait emportee dans sa tete pendant le week-end, pendant que Renaud remachait ses griefs stupides. Et elle fait une description amoureuse de la peau douce de son dos, de son ventre duveteux, de ses fesses dures et musculeuses, des epaules qui l'enlassent, et du gout citronne et des levres elastiques qu'elle ne se lasse pas d'embrasser. Elle parle de ce "Journal a deux voix" qu'a propose Renaud, "comme si un reve se realisait, ce fantasme que j'avais depuis toujours d'une relation dont on essaierait de fixer les episodes pour laisser une trace et prendre du recul". Renaud, de son cote, a rencontre son fantasme d'une femme dominatrice, admirable, brillante, dotee d'humour, et en meme temps tendre et aimante. Il y a quelque chose de maternel dans sa domination. Ce croisement de deux fantasmes forts, chez deux etres qui placaient l'amour comme le but premier de la vie, cette rencontre improbable explique peut-etre le force de ce qui venait de se creer. Renaud decrit les quatre cercles de l'amour: le cercle exterieur, le cercle du regard et de l'odeur. Le bureau de la Maitresse. Le cercle du toucher "quand je menotte ses poignets fins, quand ses ongles grattent ma paume", "l'interieur de sa bouche ecrasee contre la mienne". Et enfin la penetration, "La dissymetrie des sexes, je penetre et ouvre, elle m'englobe et m'absorbe".